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Principes et Doctrines

DÉCLARATION DES PRINCIPES

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Introduction

 

L’Église Catholique Libérale existe pour faciliter l'accomplissement de l’oeuvre de son Maître, le Christ, dans le monde et pour nourrir son troupeau; c’est une organisation indépendante et autonome, ne dépendant en aucune façon du siège de Rome, ou de tout autre siège ou autorité en dehors de sa propre administration. Elle n’est ni Catholique Romaine, ni Protestante. Elle s’intitule Catholique Libérale parce que son point de vue est à la fois libéral et catholique. Catholique signifie d’abord universel, mais le sens de ce terme a dérivé au point de décrire les vues et les pratiques de l’Église historique comme distinctes de celles des sectes plus récentes. L’Église Catholique Libérale se rattache à cette tradition historique. Son but est de réunir la forme Catholique de la dévotion, - son rituel majestueux, son profond mysticisme, - au témoignage de la réalité de la grâce sacramentelle, tout en gardant la plus large mesure de liberté intellectuelle et le respect de la conscience individuelle.

 

L’Église Catholique Libérale est issue d’une réorganisation complète de l’Église Vieille-Catholique de Grande-Bretagne, en 1915 et 1916, sur une base plus libérale. Elle dérive ses Ordres du siège archiépiscopal Vieux-Catholique d’Utrecht, aux Pays-Bas. L’Église Catholique Libérale a préservé la succession de ses Ordres avec grand soin. Le point de vue doctrinal du mouvement Vieux-Catholique historique n’est pas celui de L’Église Catholique Libérale qui, en s’intitulant Catholique, le fait pour indiquer la source de ses Ordres et son unité organique avec l’Église historique.

 

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Arrière-plan philosophique et théologique

 

L’Église Catholique Libérale tire l’inspiration principale de son travail d’une foi intense dans le Christ vivant, croyant que la vitalité d’une Église croît dans la mesure où ses membres, non seulement commémorent un Christ qui vécut il y a quelque deux mille ans, mais tentent aussi de servir de véhicules au Christ éternel qui vit, comme une puissante présence spirituelle dans le monde, guidant et soutenant son peuple. L’Église accepte la promesse que fit le Christ lorsqu’il était sur terre: “Voici, je suis avec vous, jusqu’à la consommation des âges” (Matt. 28:20) et encore: “Lorsque deux ou trois seront assemblés en mon Nom, je serai parmi eux” (Matt. 18:20). L’Église considère cette promesse comme étant la raison de la validité de tout culte Chrétien, quelle que soit son espèce, pour autant que celui-ci soit rendu avec sincérité et vérité.

 

Elle admet que, bien que cette promesse de présence parmi les croyants individuels soit effective, le Seigneur a institué certains rites ou Sacrements (appelés ‘mystères' dans l’Église Orientale) pour apporter une aide accrue à son peuple, ceux-ci sont distribués par l’Église, opérant comme un canal privilégié de sa grâce et de sa bénédiction. C’est par ces moyens de grâce qu’Il est éternellement présent dans Son Église, accordant à son peuple le privilège de s’associer et de communier avec Lui qui le guide et le protège à chaque étape de l’existence, du berceau à la tombe.

 

L’Église Catholique Libérale reconnaît sept Sacrements: le Baptême, la Confirmation, la Sainte Eucharistie, l’Absolution, la Sainte Onction, le Saint Mariage et les Saints Ordres. Pour en assurer un usage efficace pour le fidèle, elle administre tous les rites sacramentels avec grand soin et préserve une succession épiscopale dont la validité est confirmée par les Églises de la Chrétienté qui maintiennent la Succession Apostolique de leurs Ordres comme l’un des principes de leur foi.

 

Parallèlement à la perpétuation de ces rites sacramentels, les successeurs immédiats du Christ ont distribué un corps de doctrine et certains principes d’éthique. Beaucoup des enseignements originaux du Christ ont, sans aucun doute, été perdus et une partie a été obscurcie par le passage des siècles. Ce qu’il en reste est un héritage précieux qu’il convient de garder avec un soin attentif et avec respect.

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L’Église Catholique Libérale regarde les écritures, les crédos et les traditions de l’Église comme des moyens par lesquels les enseignements du Christ ont été transmis à ceux qui Le suivent. L’Église, pourtant, ne les investit d’aucune idée d’infaillibilité littérale, en raison de leur contenu et de leur longue carrière historique, ni ne voit comment toute autre Église puisse logiquement le faire. Elle en déduit certains principes de foi et de morale qu’elle considère comme fondamentaux, vrais et suffisants, bien qu’incomplets, comme une base de bonne entente et de bonne conduite.

 

En assemblant ce corps de doctrine et d’éthique, L’Église Catholique Libérale prend, à certains égards, une position distincte parmi les Églises de la Chrétienté. L’Église Chrétienne a, de tous temp, contenu en elle-même diverses écoles de pensée. Les scolastiques médiévaux qui compilèrent la théologie de l’Église Occidentale, suivirent la méthode d’Aristote, mais les Pères de l’Église primitive s’inspirèrent du Platonicisme, et L’Église Catholique Libérale, bien que ne minimisant en aucune manière la clarté, ni la précision des systèmes scolastiques, a beaucoup de points communs avec les écoles Platoniques et Néo-Platoniques de la Tradition Chrétienne. Elle maintient qu’une théologie ne peut se justifier et posséder une valeur permanente que si elle résiste à la réexamination constante de son contenu à la lumière du progrès humain et de l’éveil spirituel individuel; une telle théologie participe à la nature d’une théosophie. La théosophie (du grec: Sagesse divine) diffère de la théologie par l’importance qu’elle accorde à la quête individuelle de la vérité, basée sur l’expérience personnelle (gnosis ou sophia ), s’opposant à l’imposition dogmatique d’une interprétation particulière d’écritures pouvant être limitées par la connaissance du monde à une période historique déterminée. Bien que certains enseignements appartiennent à la révélation, parce qu’elle dépasse notre entendement et notre atteinte, d’autres moins éloignés, ont la propriété d’être vérifiables et même développés par ceux qui ont éveillé en eux la vision spirituelle nécessaire. L’homme, étant d’essence divine, peut donc finalement connaître la déité dont il partage la vie et, par un développement graduel des pouvoirs latents qu’il possède par des vies successives, ici sur cette terre, il pourra grandir dans la connaissance de l’univers, qui est lui-même l’expression de la vie divine. Cette méthode d’approche de la connaissance est semblable à celle de l’ancien Brahmavidya des Upanishads hindous, ou du dhyana (le Ch’an chinois, le Zen Japonnais) des Bouddhistes. Elle trouve une justification complète dans les Écritures. Le terme ‘théosophie’ apparaît constamment dans la pensée religieuse, tant de l’Orient que de l’Occident, et dénote non seulement le mysticisme, mais aussi la philosophie éclectique qui est à la base de toute religion.

 

L’Église Catholique Libérale reconnaît qu’il existe dans la Paternité de Dieu, un aspect maternel de la divinité* qui fait naître et nourrit toute vie crée. Cet aspect est représenté par la Sainte Vierge Marie dont le soin attentif envers toutes les femmes et les enfants, envers tous ceux qui souffrent, augmente le ministère divin de Notre Seigneur Jésus Christ; elle se manifeste sur terre par notre reconnaissance de la sainteté de la vie et est mise en évidence par le sacrifice et l’amour de la maternité humaine, qui commandent la plus profonde dévotion et le plus grand respect.

 

L’Église Catholique Libérale croît en l’existence d’un corps de doctrines et d’expériences mystiques commun à toutes les religions, mais dont la possession exclusive ne peut être revendiquée par aucune d’elles. Bien que se situant dans l’orbite du Christianisme et se considérant comme essentiellement Chrétienne, elle maintient pourtant que d’autres religions sont d’inspiration divine et que toutes procèdent d’une source commune, bien que chacune puisse mettre en lumière un aspect particulier de cet enseignement; certaines pouvant même tomber dans l’égarement. Cet enseignement repose sur son propre mérite intrinsèque. Il constitue la véritable foi Catholique, qui est catholique parce qu’elle est l’exposition des principes universels dans la nature; Saint Augustin écrivit: “La chose identique, que nous appelons maintenant la religion chrétienne, existait parmi les anciens et ne manquait en aucune façon au début de l’espèce humaine jusqu’à l’avènement du Christ dans la chair, à partir de ce moment la vraie religion, qui a toujours existé, commença à être appelée chrétienne”. (Retract. I,xiii,3). Le même principe est inclus dans la déclaration bien connue de Saint Vincent de Lérins: Id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est: Hoc etenim vere proprieque catholicum.** L’Église Catholique Libérale, suivant ce principe, ne cherche pas à convertir les fidèles d’une Religion à une autre.

 

*) Dieu créa l’homme selon Sa propre image, à l’image de Dieu il le créa,

    mâle et femelle il les créa. [Gen. 1:27]

**) Nous affirmons que tout ce qui a été cru partout, toujours et par tous, est 

     pour cela vraiment et justement catholique. [Commonitorium ch.2(4).]

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Relations avec les autres Églises

 

L’Église Catholique Libérale n’est pas une nouvelle communion religieuse; elle fait partie de l’Église Une, Catholique et Apostolique. Cette Église historique qui est véritablement Une parce que la vie Une du Christ l’anime et la soutient par les Sacrements qu’Il a institué, en dépit des nombreuses divisions externes qui existent tant en Orient qu’en Occident. L’Église Catholique Libérale préserve ces Sacrements dans leur intégrité et leur plénitude, et croit que sa doctrine est conforme aux enseignements du Christ, parce que débarassée des distorsions des siècles suivants. De plus, elle considère que l’Église Catholique ou universelle du Christ est consistuée de ‘tous ceux qui professent et se nomment chrétiens’ (Le Livre des Prières Communes: prière occasionnelle No 31). Toutes les Églises, qu’elles soient ‘historiques’ ou ‘modernes’, reçoivent la bénédiction du Christ en proportion de la sincérité de leurs membres et dans la mesure où chacune d’elles conserve les canaux sacramentels de la grâce et reflète ce que le Christ lui-même voulait de Son Église.

 

L’Église Catholique Libérale cherche à travailler en amitié avec les autres dénominations Chrétiennes. Elle n’a aucune intention de prosélytisme, n’attirant pas les adhérents d’autres Églises et, en témoignage de ce qui précède, les invite à la participation régulière et complète à ses services, sans leur demander de quitter leur propre Église. Elle s’adresse d’abord à tous ceux qui ne sont pas membres d’une autre Église ou société religieuse. L’Église Catholique Libérale est prête, en tout temps, à établir des relations d’intercommunion avec d’autres Églises, sur une base la plus amicale possible. Par exemple, elle ne déniera pas l’inspiration d’assemblées non-épiscopales, qu’ils exercent un ministère de la parole, charismatique ou prophétique.  Comme ces assemblées ne revendiquent pas la Prêtrise Catholique, L’Église Catholique Libérale ne les en créditera pas. De même, si tous les participants sont d’accord, L’Église Catholique Libérale permet à son Clergé d’échanger la chaire du ministère de la parole avec des ministres d’Églises non-épiscopales, mais n’invite pas ces ministres à officier à ses autels.

 

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Les Écritures

 

L’Église Catholique Libérale enseigne que les écritures ne sont pas inspirées littéralement ni uniformément, mais qu’elles le sont dans un sens général. Elle considère que celles-ci contiennent beaucoup de vérités qui sont d’inspiration divine; elle considère aussi que certaines choses vraies au sens littéral, sont mélangées à d’autres qui peuvent être, comme l’enseigne Origène, “ allégoriques et comprises spirituellement”. Elle considère que les livres de l’Ancien Testament ont une valeur inégale.

 

 

La Liberté de pensée

 

L’appartenance à la plupart des Églises Chrétiennes dépend de l’acceptance d’une foi commune. Il existe souvent une grande disparité entre la foi réelle d’un individu intelligent et la profession officielle de foi exigée de lui. De telles inconsistances conduisent à l’incroyance ou le manque de sincérité, et tendent à réduire le libre exercice de la pensée.

 

L’Église Catholique Libérale laisse à ses membres la liberté d’interprétation de ses crédo, des Écritures, de la Tradition, de sa Liturgie et de son Abrégé de la Doctrine. Elle demande seulement que les différences d’interprétation soient exprimées avec courtoisie. Elle adopte cette attitude, non pas par indifférence à l’égard de la vérité, mais parce qu’elle maintient que la croyance devrait être le résultat de l’étude et de l’intuition individuelle, et non les précéder. La vérité n’est pas une vérité pour l’homme, ni l’inspiration son inspiration, tant que celui-ci ne l’aura pas reconnue comme sa propre vérité. Au fur et à mesure de sa croissance spirituelle, l’homme grandit dans sa perception du vrai; ni l’assentiment des lèvres, ni l’accord superficiel de la pensée, ne peuvent remplacer cette croissance. Il est certain que le Christ voulait que Sa Religion soit une Religion d’amour et de liberté, qui aide les hommes au cours des différentes étapes du chemin de leur croissance spirituelle; Il n’avait pas l’intention de dicter, au nom de Dieu, des formules toutes faites dont l’acceptation soit la condition du salut. L’incapacité de reconnaître une vérité n’entraîne que la perte de l’aide qui aurait pu être reçue par sa connaissance.

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L’Église Catholique Libérale considère donc qu’en invitant joyeusement parmi ses rangs tous les chercheurs de la vérité, elle agit en accord avec l’esprit de son Maître. Bien que présentant à ses membres certains exposés doctrinaux, elle n’exige d’eux l’acceptation d’aucune profession de foi dogmatique. Elle leur demande, pour servir de base à leurs assemblées, non pas la confession d’une foi commune, mais la participation volontaire à un culte communautaire, par un rituel commun. Le but de ces rites est de les aider à découvrir la vérité par eux-mêmes en créant les conditions de croissance spirituelle et en expliquant la science antique de la manifestation du potentiel divin dans chaque homme. Elle demande à ses membres la sincérité, la pureté des intentions, la tolérance, la largeur de l’esprit et la courtoisie de l’expression, le dévouement au travail et la poursuite constante d’idéaux élevés.

 

 

Le Clergé

 

Le Clergé de L’Église Catholique Libérale ne revendique aucune autorité spirituelle ou matérielle sur ceux qui adhèrent à son Rite. Il remplit la mission d’enseignement qui lui a été ordonnée par le Christ (Matt. 28: 18-20) en commun avec les ministres des autres Églises, mais ne revendique aucun ascendant sur la conscience individuelle, les membres de son Clergé portent plutôt l’accent sur leur fonction d’administrateurs des Sacrements, comme intendants des mystères de Dieu, étant prêts, dans des limites raisonnables, à se mettre à la disposition de ceux qui pourraient demander leur aide.

 

L’Église Catholique Libérale n’interdit ni n’encourage le mariage de son Clergé. Elle attend, bien entendu, que son Clergé, comme ses membres, respecte la sainteté des voeux de mariage, et témoigne de leur responsabilité dans leur conduite vis-à-vis de leur prochain.

 

Le Clergé de L’Église Catholique Libérale ne reçoit aucune rémunération et souvent exerce une profession séculière tout en dédiant au service de l’Église le reste de leur temps libre.

 

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L’Éthique

 

L’Église Catholique Libérale met l’accent sur la valeur de la vie et du culte communautaires chrétiens. Essentiellement, le Christianisme, - en tant que système d’éthique, de philosophie et de culte -, permet à l’homme d’exprimer plus complètement l’amour du Christ. Par la puissance d’un tel amour, l’homme peut résoudre les nombreuses difficultés qui parsèment le sentier de la fraternité humaine, cette fraternité qui est la pierre d’angle de la vraie vie religieuse. Sans elle, aucun système d’organisation sociale ne peut fonctionner convenablement.

 

La responsabilité éthique de l’homme comprend la tolérance, l’amour et la fraternité qui doivent, à cause de l’unité inhérente de toute vie, s’étendre au-delà des nations, des races, des couleurs, à nos compagnons appartenant à d’autres religions, à aucune religion, même à ceux qui nient l’existence de Dieu. De plus, L’Église Catholique Libérale croit que l’être humain a des obligations morales envers tous les autres règnes de la nature qui eux aussi sont animés de la vie créatrice de Dieu; les êtres humains, comme des frères aînés, devraient protéger et conserver la création animale et végétale, comme un dépôt sacré. Le véritable disciple du Christ se reconnaît à sa capacité d’amour et de prévenance, plutôt qu’à ses croyances. C’est par l’exemple de la vraie fraternité vivante que tous pourront, au temps voulu par Dieu, s’approcher de Lui.

 

L’Église Catholique Libérale ne refuse pas le mariage aux personnes divorcées.

 

 

Le Mysticisme et l’expérience extra-sensorielle

 

L’Église Catholique Libérale inclut dans ses enseignements tout ce qui est bon et vrai dans le domaine grandissant de la connaissance scientifique. Elle encourage de nouvelles études du psychisme de l’être humain, incluant: la psychologie, les perceptions extra-sensorielles et la recherche psychique. Elle mettrait cependant en question la validité de toute secte ou culte émanant uniquement de telles études. L’Église Catholique Libérale croit que les rites anciens de l’administration des Sacrements sont basés sur la Sagesse du Christ et que, pour cette raison, ils doivent nécessairement être en accord avec l’ordre divin et donc nécessairement scientifiques. Bien que peu de tentatives aient été faites pour étudier le processus des changements de la psyché humaine par l’effet de ces rites, il existe des développements encourageants dans ce domaine. ‘Là, où il n’y a pas de vision, les hommes périssent’ (Prov. 29:1)

 

Aux premiers temps de chaque religion, des hommes visionnaires apparaissent qui, faisant l’expérience directe de la vérité spirituelle, sont capables de parler avec la seule autorité de la valeur de leur révélation, l’autorité de la connaissance. De telles vérités peuvent être découvertes, en tout temps, ou être revérifiées par ceux qui sont spirituellement développés. Lorsqu’une Église cesse de produire de tels hommes de connaissance, ses enseignements se durcissent et deviennent plus étroits, sa théologie devient discursive et mécanique; et ses Prêtres, manquant d’illumination intérieure, cherchent à imposer leur volonté par l’autorité et en persécutant ceux qui leur résistent. L’Église Catholique Libérale tente d’être une Église gnostique, non pas dans le sens de la reproduction de certaines extravagances du début du Christianisme, mais dans le sens d’aider ses membres à atteindre pour eux-mêmes cette certitude de connaissance, qui est la vraie gnose dont parle Saint Clément d’Alexandrie. L'ancien sentier de purification, d’illumination et d’union, qui dans les temps anciens conduisaient les candidats à cette certitude, est toujours ouvert à leurs pas. Ceux qui l’entreprennent peuvent encore atteindre l’adeptat, qui est la communion directe avec le Maître, ce qui devrait être l’objectif de chaque Chrétien. Le Chemin de la Croix est le développement progressif du Christ-Esprit dans l’être humain, tel est le but des Sacrements de la sainte Église du Christ.

 

L’Église Catholique Libérale est une Église Chrétienne vivante, progressive dans le sens qu’elle maintient que les formes de la Religion devraient aller de pair avec la croissance et de l’illumination humaine, et historique parce qu’elle maintient que l’Église distribue un héritage précieux, reçu du Christ Lui-même.

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Les termes de communion

 

L’Église Catholique Libérale invite à ses autels tous ceux qui s’en approchent avec sincérité et respect. Elle considère l’Église Chrétienne comme la grande fraternité de tous ceux qui se tournent vers le Christ, leur Maître et ami, pour l’inspiration de leur vie spirituelle. Elle offre le Saint Sacrement de son amour à tous les membres de cette fraternité, qui le désirent respectueusement.

 

Les candidats sont admis dans L’Église Catholique Libérale par le Baptême ou, s’ils l’ont déjà reçu, par la Confirmation. Si le candidat a déjà reçu le Baptême et la Confirmation dans leurs formes complètes, ils sont reçus par une simple formule d’admission par laquelle une bénédiction est invoquée sur les aspirations religieuses du candidat.

 

De tels candidats, qui désirent se joindre à L’Église Catholique Libérale, et qui ont reçu une forme moins complète de ces Sacrements, les recevront à nouveau ‘sous condition’.

 

 

La Liturgie

 

L’Église Catholique Libérale utilise une Liturgie révisée et traduite dans la langue du pays; les formes sacramentelles essentielles sont préservées avec un soin scrupuleux, et la note dominante est celle de la dévotion et de l’aspiration joyeuse. Tout au long de cette Liturgie, on a tenté d’éviter de placer sur les lèvres du Prêtre ou de la congrégation, des sentiments que ceux-ci ne peuvent pas éprouver sincèrement ou qu’ils ne peuvent raisonnablement mettre en pratique.

 

La peur de Dieu et de son courroux, les imprécations contre les ‘païens’, les attitudes serviles et abjectes, l’abaissement, les appels répétés à la pitié, les tentatives naïves de marchandage avec Dieu et la terreur de l’enfer éternel, avec les autres survivances grossières du passé ont été éliminées comme étant en contradiction avec l’idée du Père aimant et de l’être humain créé à Son image. Bien que les vérités essentielles de la Religion soient immuables, la présentation et l’exposition de ces vérités doivent varier lorsque l’humanité progresse vers une illumination plus pleine. L’expression des aspirations et les formes de demande qui convenaient  aux  communautés  agricoles  d’Asie  Mineure aux premiers 

siècles de l’ère chrétienne n’offrent pas une expression du culte adéquate aux sentiments contemporains. On peut en dire autant des formes médiévales.

 

L’acte central du culte Chrétien est la Sainte Communion ou Messe, que les Catholiques Libéraux appellent la Sainte Eucharistie pour mettre l’accent sur la gratitude avec laquelle celle-ci devrait être approchée. Dans ce Sacrement béni, Jésus Christ est présent d’une manière spirituelle sous la forme du pain et du vin. L’Église Catholique Libérale affirme que la Sainte Eucharistie, loin d’être une simple commémoration de sa vie, de sa mort et de sa résurrection, est le don suprême du Christ Lui-même, à Son Église.

 

La Sainte Eucharistie est essentiellement un acte communautaire et aucune condition préalable n’est demandée à sa participation; en effet, par Elle, toute l’humanité et toute la création sont bénies.

 

 

La Confession

 

La confession auriculaire est facultative et n’est pas requise comme préliminaire à la réception de la Sainte Communion. Sa pratique fréquente n’est pas encouragée, comme tendant à diminuer la vraie valeur du Sacrement dans la vie spirituelle de l’individu.

 

Croyant, néanmoins, que la grâce de l’absolution est l’un des dons du Christ à son peuple (Jean 20:23), l’Église offre cette aide à tous ceux qui la désirent, soit par la méthode de la confession auriculaire, soit dans ses services publics. Absoudre signifie délier. En accord avec cette signification, L’Église Catholique Libérale ne considère pas l’absolution comme l’effacement permanent du péché, ni comme un moyen d’échapper aux conséquences de ses mauvaises actions. L’absolution devrait restaurer l’harmonie naturelle intérieure qui a été dérangée, et ramener l’être humain dans un courant plus puissant de l’énergie divine, dont il est une expression véritable.

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La Guérison

 

L’Église Catholique Libérale apporte une attention particulière au ministère de la guérison. Bien que des phénomènes de guérison aient été fréquents au temps des Apôtres, nous n’avons aucune base pour garantir que la capacité de guérir est conférée par l’ordination, ou que le don de guérison est autre chose qu’un pouvoir charismatique. Mais dans le souffle revivifiant du Saint-Esprit, par la grâce de l’Absolution, et des Sacrements de l’Onction et de l’Euchariste, l’Église du Christ possède les moyens de grâce pour vitaliser ou apporter un supplément aux méthodes ordinaires de guérison. Les fonctions de guérisseur et de Prêtre apparaissent comme complémentaires; on reconnait de plus en plus que les maladies du corps sont, dans de nombreux cas, les résultats de maladies de la psyché et que le meilleur remède consiste à apaiser l’âme. L’Église Catholique Libérale tente de restaurer ces ministères de guérison à la place qui leur revient dans l’économie de la vie. Le Sacrement de l’Onction est utilisé pour cela de trois manières: comme un service public de guérison, comme une onction privée du malade, et comme l’Extrème Onction pour ceux qui sont en danger imminent de mort physique, sous cette dernière forme, ce service est considéré surtout comme une guérison de l’âme. Bien qu’il y ait des cas de guérison physique, le but de la guérison spirituelle est toujours dirigé plutôt vers la source réelle de la maladie qui est souvent un désaccord ignoré de la psyché et une séparation du courant de la grâce.

 

 

Les Arts

 

La véritable expression artistique est une activité créatrice du Saint-Esprit et pour cela un facteur puissant de l’élévation morale et spirituelle de l’être humain. L’Église Catholique Libérale tente de donner une reconnaissance pratique à la vérité que l’affinement et l’entrainement des émotions et de la perception intuitive sous l’influence de l’art sont aussi nécessaires à la croissance humaine que le développement de la pensée par la science et la philosophie. Aimer la beauté, c’est aimer une manifestation de la divinité. Lorsque des êtres humains sont beaux intérieurement, il expriment nécessairement leur divinité intérieure. Le pouvoir de l’art, dans la culture de cette beauté intérieure, ne doit pas être sous-estimé.

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L’expression de la beauté dans les actes du culte est d'une grande valeur à notre époque technologique et utilitaire. Peu de gens font l’expérience de cette influence créatrice dans leur vie journalière. Le rythme du cérémonial, la couleur et la forme des vêtements, le pouvoir élevant de la musique, les lignes pures de l’architecture des bâtiments et la beauté simple de leurs meubles font tous part du travail liturgique de l’Église. Le choeur eucharistique est prévu comme le service le plus important de l’Église, qui utilise la musique pour obtenir une participation collective totale.

 

L’Église Catholique Libérale reconnaît que par l’aide de telles influences, même si celles-ci ne sont pas essentielles en soi, la conscience de l’être humain s’élargit vers l’harmonie divine et qu’il répond de plus en plus, bien que de façon imparfaite, à la réalité de la beauté. L’art a parfois été appelé le serviteur de la Religion; en vérité celui-ci fait partie intégrante du culte.

 

 

La Politique

 

L’Église Catholique Libérale, en tant que corps constitué, n’entre pas dans le champ de la politique et de l’oeuvre sociale. Elle pense qu’elle doit plutôt établir une motivation puissante derrière la politique et le progrès social en instillant à ses membres l’amour de l’humanité et le désir de servir son prochain, tout en les laissant libres de choisir le but et les méthodes qu’ils jugent souhaitables.

 

 

Les Finances

 

Les revenus de L’Église Catholique Libérale dépendent entièrement des contributions volontaires de ses membres et de son Clergé. Aucun salaire, ni de rémunération personnelle n’est accordée à son Clergé; au contraire, son Clergé sert volontairement, et souvent encourt des dépenses personnelles considérables, et nombreux sont ceux qui gagnent leur vie en exerçant une profession séculière. Aucun argent ne peut être demandé pour l’administration des Sacrements ou pour tout autre travail spirituel.

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ABRÉGÉ DE LA DOCTRINE

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1. L’Église Catholique Libérale enseigne l’existence de Dieu, infini, éternel, transcendant et immanent. Il est l’essence première, de laquelle dérivent toutes les formes de l’existence. “En Lui, nous vivons et nous nous mouvons et nous avons notre être” (Actes 17:28)

 

2. Dieu se manifeste dans Son univers sous l'apparence de la Trinité, appelée dans la religion chrétienne: le Père, le Fils et le Saint-Esprit; trois personnes en un seul Dieu, pareillement égales et pareillement éternelles; le Père: la cause première; le Fils: le Verbe qui devint chair et habitat parmi nous; le Saint-Esprit: le distributeur de vie, l’inspirateur et le sanctificateur.

 

3. L’homme est un composé complexe d’un esprit, d’une âme et d’un corps. L’esprit de l’homme est fait à l’image de Dieu, est d’essence divine. Pour cela, il ne peut cesser d’exister; il est éternel et la gloire et la splendeur de son futur sont illimitées.

 

4. Le Christ vit dans le monde comme une présence spirituelle puissante, guidant et soutenant Son peuple. La divinité qui est manifestée en Lui se développe graduellement dans chaque être humain jusqu’à ce que chacun soit devenu “un homme parfait, ayant atteint la mesure de la stature de la plénitude du Christ” (Eph. 4:13)

 

5. Le monde est le lieu de manifestation d’un plan ordonné, selon lequel l’esprit de l’être humain, en s’exprimant d’une manière répétée dans différentes conditions de vie et d’expérience, développe continuellement ses pouvoirs. Ce développement spirituel prend place sous l’effet de la loi inviolable de cause et d’effet. “L’homme récolte ce qu’il a semé” (Gal. 6:7). Les actes qu’il pose au cours de chaque incarnation physique déterminent  largement ses  expériences  après  la mort, dans  le  monde intermédiaire ou monde de purification (Purgatoire) et dans le monde céleste; et influencent grandement les circonstances de sa nouvelle naissance. L’être humain est un chaînon dans la vaste chaîne de vie qui s’étend du plus élevé au plus bas. C'est dans la même mesure avec laquelle il aura aidé ceux qui se situent en-dessous de lui, qu'il sera lui-même aidé par ceux qui se tiennent plus haut que lui sur l’échelle de la vie, recevant ainsi le don gratuit de la grâce. Il existe une communion des Saints, d’hommes justes, devenus Parfaits ou Saints, qui aident l’humanité. Il existe aussi un ministère des anges.

 

6. L’être humain a un devoir moral envers lui-même et envers les autres. “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voici le premier et le plus grand commandement et le second lui est semblable, tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les prophètes.” (Matt. 22:37-40). Le devoir de l’être humain est d’apprendre à discerner la lumière divine en lui-même et dans les autres, cette lumière “qui réside en chaque homme” (Jean 1:9). Comme les êtres humains sont les enfants de Dieu, ils sont frères et donc unis les uns aux autres d’une manière inséparable; ce qui blesse l’un d’eux, blesse toute la fraternité. Ainsi l’être humain, ayant un devoir envers le Dieu vivant qui réside en lui-même et dans les autres, doit d’abord s’efforcer de vivre constamment en accord avec ce qu’il y a de plus élevé en lui, permettant ainsi au Dieu présent en lui, de se manifester d’une manière plus parfaite; ensuite de reconnaître le fait de la fraternité en s’efforçant de s’approcher de plus en plus de l’altruisme, par l’amour, la considération et le service de son prochain. Le service de l’humanité, le respect de toute vie et le sacrifice du soi inférieur au supérieur sont les lois de la croissance spirituelle.

 

7. Le Christ a institué divers Sacrements par lesquels la grâce intérieure et spirituelle est distribuée en nous, par des signes extérieurs et visibles. Sept rites existent qui peuvent être élevés au rang de Sacrements: le Baptême, la Confirmation, la Sainte Eucharistie, l’Absolution, la Sainte Onction, le Saint Mariage, les Saints Ordres. La doctrine de ces Sacrements est suffisamment exposée dans la Liturgie autorisée de L’Église Catholique Libérale. Le Christ est la tête vivante de l’église qu’Il a fondée. Il est le ministre véritable de tous les Sacrements.

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Puisque L’Église Catholique Libérale accueille parmi ses membres tous les chercheurs de la vérité, elle ne peut exiger de ceux-ci l’acceptation du contenu de cette Déclaration de Principes, ni de l’Abrégé de la Doctrine; ces documents pourtant sont considérés comme incorporant la contribution particulière qu’apporte L’Église Catholique Libérale à la pensée Chrétienne. Les Évêques de L’Église Catholique Libérale ne sont prêts à accepter comme candidats à l’ordination que ceux qui se trouvent être en accord général avec la Déclaration de Principes et l’Abrégé de la Doctrine.

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